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Shirin Ebadi

Avocate iranienne, née en 1947

prix Nobel de la paix 2003













L'avocate iranienne, Shirin Ebadi, a reçu le Prix Nobel de la Paix 2003 pour son action en faveur des droits de l'Homme, des femmes et des enfants en Iran.

À 56 ans, elle est la première femme musulmane à recevoir cette prestigieuse distinction. Portrait d'une militante.

 

C'est le 10 décembre 2003 à Oslo que Shirin Ebadi a reçu le Prix Nobel de la Paix. Elle succède ainsi à Jimmy Carter récompensé en 2002, et Kofi Annan qui a reçu le prix avec les Nations unies en 2001.

Ce dernier s'est d'ailleurs exprimé sur le "sacre" de Shirin Ebadi. Selon lui, il est "significatif" qu'une femme musulmane ait été pour la première fois récompensée. "C'est une femme courageuse et j'espère que cette récompense soulignera l'importance de promouvoir les droits de l'Homme dans le monde entier, et encouragera aussi les femmes à s'exprimer et à défendre leurs droits", a-t-il confié.

Titulaire d'une maîtrise de droit de l'université de Téhéran, Shirin Ebadi devient, en 1974 - à 27 ans -, la première femme juge en Iran, le Shah l'avait nommée à ce poste. Cette femme de droit siègera quatre ans comme présidente de la cour de Téhéran.

Peu après la révolution islamique de 1979, marquée par le retour de l'Imam Khomeyni et l'instauration de la république islamique, elle est contrainte de quitter son poste, les ayatollahs ayant décrété que les femmes sont trop émotives et irrationnelles pour diriger un tribunal.

Elle reprend alors sa carrière d'avocate, enseigne le droit à l'université de Téhéran, et travaille avec Karim Lahidji, un grand juriste iranien aujourd'hui réfugié à Paris où il préside la section iranienne de la Fédération internationale des droits de l'Homme. Elle œuvre pour la défense des droits des femmes et des enfants dans une société musulmane ultra-conservatrice, et fournit une aide juridique aux personnes persécutées, en dépit des menaces dont elle a souvent fait l'objet.

En 1998, Mme Ebadi représente les intérêts des familles des opposants libéraux Darioush Parvaneh et son épouse Forouhar, assassinés.

Elle travaille également activement à révéler ce qui s'est passé en 1999, à l'université de Téhéran, lors d'une attaque par les forces de l'ordre et le Hezbollah, où plusieurs étudiants sont morts. En juin 2000, elle est emprisonnée 25 jours en isolement total à la prison d'Evine, pour avoir diffusé un témoignage sur la mort d'un étudiant tué lors des émeutes. En septembre 2000, elle est condamnée à 15 mois de prison avec sursis et à 5 ans d'interdiction de pratiquer son métier d'avocate.

Elle dirige le combat pour la reconnaissance du statut des femmes.

« La culture patriarcale est le plus grand adversaire des droits de la femme dans les pays orientaux, spécialement en Iran. »

« Je vis dans un pays où mon mari peut me mettre à la porte quand il veut et m'enlever mes enfants. » — 

Shirin Ebadi a joué un rôle important dans la victoire du réformateur Mohammad Khatami à la présidentielle de 1997, parvenu au pouvoir largement grâce à l'électorat féminin.

Politiquement, cette mère de deux filles de vingt et vingt-trois ans est proche du Front National, mouvement nationaliste de centre gauche et laïc - mouvement interdit.

Elle est la fondatrice de l'Association pour les droits des enfants en Iran, et l'auteur de divers ouvrages sur le droit des femmes, des réfugiés et des enfants. Elle écrit "History and Documentation of Human Rights in Iran" en 1992.

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