Malalaï Joya
On la surnomme « la femme la plus courageuse d'Afghanistan ».
Malalai Joya, née le 25 avril 1978 est une femme politique afghane, députée, féministe, socialiste, élue en 2005 la plus jeune députée au parlement afghan où elle représente sa ville natale de Farâh, située dans l'une des provinces les plus pauvres d’Afghanistan.
Elle a fui l'Afghanistan avec sa famille en 1982 devant l’invasion soviétique. Elle a passé une partie de son enfance et sa jeunesse dans un camp de réfugiés pakistanais puis elle a pu bénéficier d’une scolarité et de l’apprentissage de la langue anglaise. À Farah, sous les Talibans, elle s’est occupée d’un dispensaire et de l’organisation de cours clandestins d’alphabétisation pour les femmes.
Dès ses débuts en politique, elle a dénoncé le passé de chefs de guerre de ses collègues parlementaires ainsi que leurs activités toujours actuelles de trafiquants de drogue et de militants islamistes. Elle dénonce également la politique de l’Etat islamique vis-à-vis des droits humains, en particulier ceux des femmes.
Malalai Joya est l’une des 68 femmes élues au Parlement afghan, soit le tiers des 351 sièges, conformément aux quotas imposés par la Constitution afghane.
Le 20 mai 2007, à la télévision, Malalai Joya a comparé l’assemblée des députés afghans à un zoo et une étable mal tenus : «Dans une étable, il y a des vaches qui donnent du lait et des ânes qui portent des fardeaux. Mais eux, ils sont pires que des vaches et des ânes, ils sont comme des dragons». Le lendemain, la Chambre basse du Parlement afghan, s'appuyant sur l’article 70 des règles parlementaires (qui interdit à un parlementaire de critiquer un autre), a voté une motion pour exclure Malalai Joya jusqu’à la fin de son mandat en 2009. Suite à son exclusion du Parlement afghan, elle a reçu des manifestations de soutien dans son pays tandis que l’organisation Human Rights Watch a demandé aux parlementaires de « réintégrer immédiatement » Malalai Joya et réclamé une révision de l’article qui viole le principe de liberté d’expression.
Malgré tout, elle continue inlassablement de faire entendre sa voix, de se battre pour voir naître un Afghanistan démocratique et laïque, où les femmes vivraient dans la liberté et la dignité.