Hélène Boucher
Aviatrice (1908-1934)
Décorée dans l'ordre national de la Légion d'honneur, à titre posthume
« Hélène Boucher, pilote, aviatrice, personnifie la jeune fille française - modestie, simplicité, vaillance - pilote de grande classe qui accomplit en peu de temps les records les plus enviés grâce à son habileté. A donné sa vie pour l'aviation. » (Journal Officiel, 2 décembre 1934)
Née le 23 mai 1908 à Paris, Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et de Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçoit le surnom de Léno qu'elle conservera toute sa vie. Pendant la Première Guerre mondiale, elle quitte, avec sa famille, Paris. Dans la propriété familiale de Yermenonville, en Eure-et-Loir, elle collectionne alors les photos d'aviateurs et les articles sur les avions. De retour dans l'appartement familial au 169, rue de Rennes à Paris, elle entre au lycée Montaigne puis au collège Sévigné, premier établissement secondaire laïque pour jeunes filles créé en France et où elle rencontre son amie et confidente de toujours, Dolly Van Dongen, la fille du peintre Kees van Dongen.
À 22 ans, Hélène Boucher décide de devenir aviatrice afin de venger la mort d'un ami de son frère, le pilote d'essai Jean Hubert. Elle devient l'élève de Henri Farbos4, pilote français (fondateur de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan en 1928). Elle passe son baptême de l'air le 4 juillet 1930, à l'âge de 22 ans.
Henri Farbos est un pilote français qui a fondé l'aéroclub des Landes à Mont-de-Marsan en 1928. Hélène Boucher a été son élève.
Elle prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et obtient son brevet de pilote en juin 1932. Dés juillet 1932, elle participe au rallye aérien Caen-Deauville, son avion mal préparé tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser. L'avion restera accroché dans les branches d'un arbre, mais Léno s'en sortira sans blessure.
Elle poursuit ses participations aux manifestations : le raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933, les 12 heures d'Angers en juillet 1933 et en août premier record celui d'altitude féminin.
En 1934, elle s'engage avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland dans le combat féministe et devient militante pour le vote des Françaises au côté de Louise Weiss.
En juin 1934, Hélène Boucher signa un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décida de son embauche. Avec ce contrat elle obtiendra, outre un salaire assurant son indépendance financière, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même.
Le 8 août 1934, aux commandes d'un Caudron-Renault, Hélène Boucher enlève d'une part le record de vitesse sur 100 km à 412 km/heure et d'autre part le record des 1000 km à la moyenne de 409 km/heure (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h). Le 11 août elle s'adjugeait le record du monde féminin à 445km/heure.
Par ailleurs, la société Renault est sous contrat avec Hélène Boucher pour promouvoir sa voiture sport de prestige, la Vivasport 6 cylindres (130 Km/h, 16 litres aux 100 Km pour un prix de 27 700 Francs). C'est d'ailleurs Marcel Riffart, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport (appelée Vivastella Grand Sport avant 1935). La Viva Grand Sport sera présentée au Salon de Paris en 1934 avec la Nervastella. C'est une automobile qui a été fabriquée par Renault entre 1934 et 1939. Riffart qui dessine des avions profilés, réalise une carrosserie spécialement étudiée pour l'aérodynamisme. Très large (1,72 m), elle permet l'installation de 3 personnes de front. Elle adopte un moteur 6 cylindres en ligne de 4,1 litres de cylindrée en position longitudinale à l'avant.
Le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entrainement sur l'Aérodrome de Guyancourt au commande d'un Caudron "Rafale". La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage, l'avion accroche les cimes des arbres au dessus du bois de la croix de Magny les Hameaux et s'écrase. Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury témoins de l'accident qui arrivèrent les premiers sur les lieux. Hélène Boucher gravement blessée sera évacuée vers l'hôpital de Versailles, elle décèdera dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt.
Hélène Boucher est décorée, à titre posthume, de la croix de Chevalier de la Légion d'honneur avec la citation suivante :
" Pilote aviatrice : 3 ans de pratique professionnelle. " Pilote de haute classe, a mis au service de l'aviation française sa foi ardente et son audace réfléchie. " A donné toute sa mesure au cours de sa brève carrière. " Victorieuse de nombreuses compétitions, a ramené six records à la France, en particulier le record international vitesse toutes catégories sur 1 000 km avec 409 km/h. " A donné sa vie à la cause qu'elle avait vaillamment défendue. " A été citée à l'ordre de la nation ".
Elle repose au cimetière de Yermenonville, où elle vécut sa jeunesse.
De nombreux équipements publics voieries, lycées, collèges, et écoles portent son nom.
La Poste française a émis, en 1972, un timbre à l'effigie d'Hélène Boucher et de Maryse Hilsz.