CLAIRE LACOMBE
(1765- ????)
[34 ans en 1789]
Née à Pamiers en 1765, morte après 1798
Avant la Révolution, elle avait commencé une assez bonne carrière d’actrice, notamment à Lyon et à Marseille.
Au début de 1792, elle monta à Paris et fréquenta les Cordeliers.
Le 10 août, elle participa à l’assaut des Tuileries avec un bataillon de Fédérés, ce qui lui valut une couronne civique.
Pendant l’hiver 92-93, proche des Enragés (elle fut un temps la compagne de Leclerc), elle milita contre l’accaparement et le chômage.
En février 93, elle fonda avec Pauline Léon la Société des Républicaines Révolutionnaires, société exclusivement féminine et très engagée sur le plan social.
Le 12 mai, des femmes de cette société demandèrent le droit de porter des armes pour aller combattre en Vendée. Claire Lacombe joua un rôle important pendant les journées du 31 mai et du 2 juin. Elle participa aux délibérations de la Commune et poussa fortement à l’insurrection.
En août, elle demanda dans une pétition à la Convention la destitution de tous les nobles de l’armée. Le 5 septembre, elle réclama carrément l’épuration du gouvernement... Les Jacobins s’en prirent alors à elle avec violence, l’accusant de toute sortes de délits : elle aurait volé des armes, caché des aristocrates, etc.
Ces accusations n’étaient pas très crédibles, mais elles étaient dangereuses à cette période, et Claire Lacombe se défendit avec force. Elle se présenta le 7 octobre à la barre de la Convention et réfuta les arguments de ses adversaires. Elle osa dénoncer l’oppression dont les femmes étaient victimes, et ajouta : « Nos droits sont ceux du peuple, et si l’on nous opprime, nous saurons opposer la résistance à l’oppression. » Le gouvernement n’apprécia guère, et elle se retrouva quelques jours plus tard impliquée dans une curieuse affaire. Une rixe eut lieu entre des femmes de la Halle et des Républicaines Révolutionnaires. Les premières prétendirent, par la voix d’une députation à la Convention, que les secondes les avaient forcées de prendre le bonnet rouge. Prudhomme, dans les Révolutions de Paris, assura que c’était l’habit masculin que les Républicaines, qui le portaient parfois, avaient voulu forcer les « honnêtes » femmes de la Halle à revêtir. Ces dernières se seraient défendues avec succès, et auraient même fouetté Claire Lacombe, qui participait à l’incident.
Le gouvernement révolutionnaire saisit aussitôt le prétexte : les Républicaines Révolutionnaires furent interdites, ainsi que tous les clubs féminins. Claire Lacombe dut se cacher, et la chute des Hébertistes, après celle des Enragés, la mit dans une position inconfortable. Elle fut finalement arrêtée, le 31 mars 1794. Elle demeura un an en prison.
Elle reprit ensuite son métier de comédienne, joua en province, puis revint à Paris. On n’a plus de traces d’elle après 1798.