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Berty Albrecht



















Résistante et militante féministe

(1893-1943)


Née Bertie Wild à Marseille, le 15 février 1893,

Décédée à Fresnes le 31 mai 1943

Croix de Compagnon de la Libération

(elle est l'une des six femmes nommées dans cet ordre)

Médaille militaire à titre posthume

Croix de guerre 1939-1945 avec palme

Médaille de la Résistance avec rosette


Elle est issue d'une famille protestante d'origine suisse de la bourgeoisie marseillaise. Elle fait ses études à Marseille, puis à Lausanne, et obtient son diplôme d'infirmière en 1912. Elle part alors pour Londres, où elle travaille comme surveillante dans une pension de jeunes filles.

Au début de la Première Guerre mondiale, elle retourne à Marseille où elle travaille pour la Croix-Rouge dans plusieurs hôpitaux militaires.

En 1918, elle épouse le banquier néerlandais Frédéric Albrecht, dont elle aura deux enfants, Frédéric et Mireille. Le couple s'installe aux Pays-Bas, puis à Londres en 1924. C'est là qu'elle rencontre les féministes anglaises et se passionne pour la condition des femmes.

Séparée de son époux, elle s'installe à Paris en 1931 et se lie avec Victor Basch, professeur à la Sorbonne et président de la Ligue des droits de l'homme. Dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de voter, où la contraception est rudimentaire, inefficace, peu accessible, l'avortement lourdement sanctionné, elle crée en 1933 une revue féministe, Le Problème sexuel.

Lucide sur la réalité du nazisme, Berty accueille en 1933 des réfugiés allemands dans sa maison de Sainte-Maxime, villa La Farigoulette au lieu-dit de Beauvallon, où elle rencontre le capitaine Henri Frenay. Frenay, qui appartient alors à la droite nationaliste et paternaliste, subit profondément l'influence de son amie.

En 1940, Berty est surintendante aux usines Fulmen de Clichy et de Vierzon.

A Vichy et à Lyon, Berty participe à toutes les initiatives de Frenay résistant qui fonde le Mouvement de Libération Nationale, plus tard rebaptisé Mouvement de Libération Française. En décembre 1940, elle prend en charge la fabrication du Bulletin bi-hebdomadaire du capitaine. Grâce aux contacts de Berty, Pierre de Froment et Robert Guédon peuvent développer leur action en zone occupée et en zone interdite.

Fin 1941, Berty et Frenay reconnaissent le général de Gaulle en tant que symbole de la Résistance, mais renâclent à accepter son autorité. Peu à peu, Frenay se détache de la Révolution nationale que Berty avait toujours rejetée. Ensemble, ils lancent successivement trois journaux : après le Bulletin, Les Petites Ailes de France, puis Vérités et enfin Combat. Leur mouvement prend alors le nom de Combat.

En 1941, commissaire au chômage de la ville de Lyon, Berty, fonctionnaire de l'Etat français, militante connue d'avant-guerre, est surveillée de près par la police française et, sans doute, par les services allemands. Elle organise le service social qui aide les militants emprisonnés et leur famille.

Arrêtée en fin avril 1942 par la Surveillance du Territoire, mise en internement administratif, n'a droit ni à un avocat, ni à un procès. Elle fait une grève de la faim pour obtenir d'être jugée et obtient gain de cause au bout de 13 jours.

Transférée à la prison de Saint-Joseph à Lyon, jugée au bout de six mois, elle est condamnée à passer le restant du temps de guerre dans un camp d'internement du gouvernement de Vichy.

Elle simule alors la folie, est internée à l'hôpital psychiatrique de Bron, d'où un commando du mouvement Combat la fera évader le 23 décembre 1942.

Recherchée par toutes les polices françaises et allemandes, elle se cache durant deux mois dans la région de Toulouse et rejoint Henri Frenay à Cluny où elle reprend la lutte clandestine.

Dénoncée, elle est arrêtée par la Gestapo à Mâcon, le 28 mai 1943, transférée à la prison de Montluc à Lyon puis incarcérée à Fresnes, le 31 mai à 0H15. Il semblerait qu’elle réussit à échapper à la surveillance de ses gardiens et se donne la mort par pendaison dans la nuit.

En mai 1945, son corps est retrouvé dans le jardin potager dans la prison de Fresnes et inhumé dans le caveau n° 5 de la crypte du Mémorial de la France Combattante au Mont Valérien. Elle est, avec Renée Lévy, l'une des deux seules femmes à y être inhumée.

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