André Léo
journaliste, romancière et féministe
André Léo, de son vrai nom Victoire Léodile Béra
(18 août 1824 à Lusignan - 20 mai 1900 à Paris)
Victoire, Léodile Béra est née le 19 août 1824 à Lusignan (Vienne) dans une famille bourgeoise. Elle reçoit une bonne éducation mais cherche à se libérer d'un milieu qui l'oppresse.
Son mariage avec Grégoire Champseix, ami et disciple de Pierre Leroux, apportera à la jeune femme un développement bénéfique à sa personnalité.
Elle aura deux fils André et Léo dont les prénoms formeront le pseudonyme qu'elle adoptera dans sa carrière politique et littéraire. Féminisme et socialisme seront les deux pôles de son action sociale pendant toute son existence. " Il y a une continuité entre la lutte contre le second empire et le contenu de ses romans ". Citons entre autres : " Un mariage scandaleux " (1862), " Les deux filles de Monsieur Plichon " (1865).
André Léo s'occupe aussi de l'éducation de ses deux fils, elle veut en faire des républicains conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Elle est une adepte de la pédagogie progressiste et de l'instruction du peuple.
Veuve en décembre 1863, elle doit travailler intensément pour élever ses enfants. Elle trouve encore le temps de fréquenter des réunions publiques pour faire de la propagande en faveur de l'émancipation des femmes. Elle participe aux activités de la société pour " la revendication des droits de la femme ".
En 1868, elle fait la connaissance du militant ouvrier socialiste Benoît Malon qui est de 17 ans son cadet. Ce garçon semble très amoureux bien qu'il ne fasse pas toujours la distinction entre l'amante et la mère.
Sous la Commune, elle écrit plusieurs articles très appréciés dans " La Sociale ". Elle soutient l'action de Louis Rossel. Elle est l'auteur du fameux tract " Aux travailleurs des campagnes " et elle est chargée de la commission femme de l'enseignement.
Pendant la Semaine sanglante, Benoît Malon organise la défense du 17e arrondissement et il occupe la mairie jusqu'à l'assaut final de l'édifice par les Versaillais. André Léo et Benoît Malon réussissent à se réfugier en Suisse.
Au congrès de la paix de Lausanne, le 27 septembre 1871, André Léo prononce un discours où elle attaque avec une grande violence la politique menée par la majorité de l'assemblée communale et principalement par deux de ses membres, une partie de l'auditoire indignée par de tels propos empêche l'oratrice de terminer son discours.
André Léo est très indépendante, elle dit ce qu'elle pense, elle est hostile à toute forme d'autoritarisme et repousse toutes les contraintes. Ses différends avec Marx et Bakounine en font la démonstration.
André Léo et Benoît Malon vont vivre une assez longue période en Italie. L'écrivaine poursuit son activité littéraire : " Marianne " (1877). Elle souffre des aventures extraconjugales de son compagnon. En 1878, la rupture avec le volage Benoît est définitive.
Les deux enfants ont acquis de bonnes situations mais Léo meurt en 1893, la même année que Benoît Malon. André Léo est très affectée par ces disparitions et sa santé est fortement ébranlée. Elle est revenue en France, sa dernière œuvre " Coupons le câble " date de 1899. Elle meurt le 20 mai 1900. Dans son testament, elle lègue une petite somme à la Commune de France qui voudra essayer le système collectiviste.